"Un book de graphiste en ligne avec des galeries ? Mais c'est totalement has-been, mon pauvre ami... Fais plutôt un blog !"

Jeux Olympiques 2024 : la doctrine de l'auto-destruction festive. Détournement logo JO 2024 flamme qui pleure

Jeux Olympiques 2024 : doctrine de l'auto-destruction festive

Un article pompeux, qui enfonce des portes ouvertes, tout en insultant ses lecteurs ʅ(ツ)ʃ

Temps de lecture : Une mi-temps

Niveau d'énervement : Tâche de sauce tomate sur chemise blanche

Article intégralement rédigé par un être humain sans recours à des IA.

Navigation rapide :


NOTE DE L'AUTEUR : Cet article a principalement été rédigé durant le mois de mai 2023. Certains événements au niveau national et international survenus depuis sont susceptibles d'y apporter un éclairage différent.


WARNING : Cet article étant très acidulé, je vous invite au préalable à allez lire l'excellente analyse proposée par le site "Bon Pote" qui abordait déjà le sujet à l'occasion des JO de Beijing 2022, le tout sur un ton plus engageant, et de manière très bien sourcée :

https://bonpote.com/boycotter-les-jeux-olympiques-est-la-seule-reponse-humaine-possible/

Par ailleurs, bien que l'article qui suit soit très orienté, n'allez pas croire que ce que j'y expose sort de mon chapeau :

France Infos : La promesse de jeux olympiques écologiques est-elle crédible ?

Le Monde : Les JO de Paris 2024 peuvent-ils respecter la planète ?

Le Monde : Des JO positifs pour le climat : l'impossible promesse des jeux de paris 2024

Enfin, cet article est relativement long. Je vous invite donc à le consulter au calme, ou à en scinder la lecture en 2 ou 3 fois si vous saturez (fragiles que vous êtes).


À la mulitude de polémiques légitimes ayant déjà surface à l'approche des JO 2024 se superpose un contexte qui, à lui seul, devrait justifier de purement et simplement annuler la tenue de cet "événement".

Alors que les rapports du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) / IPCC et d'autres groupes d'études reconnus nous alertent sur les effets de cliquets d'ordre climatiques, environnementaux, énergétiques, et sociétaux...

Alors que l'on subit déjà les effets dévastateurs engendrés par une activité humaine devenue hors contrôle et que le "jour du dépassement" arrive de plus en plus tôt depuis plusieurs années..

Alors que nous sommes en pleine 6ème exctinction de masse des espèces vivantes...

Comment peut-on se réjouir de ces JO 2024, dont on sait qu'ils sont très énergivores et gourmands en ressources ?

Tous les analystes sérieux et les personnes de terrain ne cessent d'expliquer que la SEULE solution est de fortement modérer toutes nos consommations, et donc de RALENTIR, les pouvoirs économiques et politiques, eux, ne cessent d'appuyer sur l'accélérateur...

Voir le docu' ci-dessous - Attention, l'angle d'attaque y est parfois un peu "cul-cul" / "Bobo" / "Construisons le monde de demain"... mais le fond reste tout à fait pertinent (qui peut se résumer à "on prend lentement conscience qu'on est devenu collectivement débiles") :

"L'urgence de ralentir" : Lien alternatif

Au delà des conséquences les plus médiatiquement visibles de ces JO 2024, les mécanismes propres à la logique même de ce type d'événement méritent d'être étudiés de plus près...

Le déni et une croyance aveugle dans le technosolutionnisme d'une grande partie des élites (et de la population) constituent un frein au changement qu'il est difficile de surmonter.

Heureusement, la célébration des JO 2024 va remonter le moral de tout le Monde, et puis "jusqu'ici, tout va bien...".

Nous allons tous fêter ensemble les "valeurs du sport", et alimenter cette énorme machine à pognon, dont on mesure déjà d'avance les problèmes qu'elle entraine et le "coût écologique" quelle implique.

Mais, bon, c'est vrai que d'un autre côté, quand même, il ne faut pas oublier que...

"Déjà, les JO 2024, c'est des emplois !"

"_Mais oui, vous savez, ces JO 2024 pourraient permettre de créer jusqu'à 150 000 emplois directs."

capture écran site Internet paris2024.org

Paris 2024 : des opportunites pour l'emploi/

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/01/25/jo-2024-la-difficile-bataille-de-la-creation-d-emplois-en-seine-saint-denis_6159198_3234.html

À ce titre, je vous renvoie au site Internet emplois2024.fr créé pour l'occasion, avec ses magnifiques 9714 offres d'emplois à pourvoir (capture écran faite le 21/05/2023).

Et pour info, ce site Internet est placé sous l'égide de Pôle Emploi, ce qui est un peu fort de café en terme de mélange des genres. Rappelons que Pôle Emploi est un établissement public à caractère administratif, autrement dit, un service public, alors que les JO 2024, c'est le CIO, une organisation internationale non gouvernementale à but non lucratif... mais entachée par des affaires de corruption et autres prises illégales d'intérêts avérées.

Courrier international : L'ex-gouverneur de Rio reconnaît avoir payé des pots-de-vin pour obtenir les JO

RMC Sport : Pourquoi les JO 2022 de Pekin font tant polémique

Le Monde : JO Paris 2024, deux rapports pointent des risques d'atteinte à la probité

Justifier un projet économique toxique en invoquant les emplois que cela va créer est une stratégie éprouvée. Vous avez peut-être déjà entendu le terme "chantage à l'emploi" ? C'est exactement de ça dont il s'agit ici.

En ces "temps de crise", les arguments du "poids économique" des JO 2024 pour le pays, et celui des bénéfices pour "le secteur du tourisme" écrasent tout sur leur passage, alors que l'on sait bien que le "ruissellement" des bénéfices financiers n'aura pas lieu, et que seule une minorité privilégiée aura la plus grosse part du gâteau.

Il suffit de voir la ribambelle de sponsors et partenaires pour se faire une idée de l'ampleur du business que représentent les JO :

Partenaires officiels JO2024

"Oui, mais il nous restera au moins les infrastructures."

>>> "Connaissez-vous les éléphants blancs ?" <<<

Encore un argument dont les faits nous ont déjà démontré par le passé que bien souvent, les infrasctructures construites pour les JO finissent souvent par être purement et simplement laissées à l'abandon :

https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/jo-2024/en-images-de-sarajevo-a-rio-ces-infrastructures-des-jo-tombent-en-ruine-quelques-annees-plus-tard_2309441.html

Ne pas prendre position, c'est déjà une prise de position.

Et une bien piètre position, car en l'occurrence, considérer que "de toutes façons, qu'est-ce que ça change ?" revient à cautionner cette mascarade mortifère.

Oui, je sais, c'est un peu "cash". Mais les gens aiment les formules chocs. Ça fait de la polémique. La polémique c'est des vues et des commentaires. Donc potentiellemment de la monnaie. CQFD.

Et nous dans tout ça ? Responsables ou pas ?

Parce que moi c'est ça qui me questionne, en fait.

Est-ce qu'à un moment nous allons être capables d'appuyer sur pause, pour réaliser que nous nous laissons joyeusement embarquer dans un "narratif collectif" créé de toutes pièces (la "grande fête du sport"), et qui va coûter des milliards, alors qu'il y a actuellement d'autres priorités autrement plus sérieuses à gérer ?

Au nom de quel impératif ces Jeux Olympiques peuvent-ils encore trouver une justification crédible auprès du grand public ?

La confusion entre libertés individuelles et plaisirs égoïstes (et destructeurs).

Lorsqu'on constate qu'une pratique est néfaste, l'intelligence minimum nous dicte de mettre fin à cette pratique.

Ce n'est plus un secret, nos petits caprices d'individus "qui veulent profiter de tout ce que le Monde et la vie ont à offrir" ont des relents de cimetière.

Je vais me la péter un peu en citant à ce titre le mythe du tonneau percé de Platon :

On passe notre vie à faire croire aux gens que le bonheur c'est l'accumulation d'expériences, mais c'est comme vouloir remplir un tonneau percé : l'accumulation ne sera jamais suffisante.

Quand on parle "d'expériences", on parle en fait essentiellement de "tourisme".

tourisme : nom masculin

  1. Action de voyager, de visiter un site pour son plaisir.
  2. Ensemble des activités, des techniques mises en œuvre pour les voyages et les séjours d'agrément.

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/tourisme/78701

Questionnons le tourisme :

Les effets dévastateurs du tourisme et de "l'industrie des loisirs" sont connus, et non, il ne s'agit pas d'un délire complotiste ou partisant, puisque ce problème est ouvertement abordé sur le site gouvernemental vie-publique.fr :

https://www.vie-publique.fr/eclairage/24088-le-surtourisme-quel-impact-sur-les-villes-et-sur-lenvironnement

Donc tous les débats devraient s'arrêter ici.

Si une activité est néfaste, peut importe les enjeux économiques : on arrête cette activité.

"_Les enfants, il est tant de renoncer au superflux."

Attention, je vois déjà les "Encore un écolo-dictateur !", et autres "Tu veux qu'on vive comme des Amish ?". Grave erreur. Il ne s'agit pas re renoncer aux progrès scientifiques et technique, ni de "retourner au Moyen-Âge", juste d'être plus raisonnables dans nos actes.

L'exemple du "crédit kilomètres en avion" :

La pollution générée par le transport aérien de personnes est un problème connu (et volontairement ignoré par une sphère politique totalement vendue aux intérêts économiques en jeu).

Pourtant, l'idée d'un "crédit de kilomètres en avion" ne serait pas totalement déconnante.

On attribuerait à chaque personne un nombre de milliers de kilomètres parcourables en avion, sur une période qui resterait à définir (dans une plage de 2 à 5 ans).

Bien entendu, hors de question de faire de ces crédits un "maché des kilomètres avion" : les crédits seraient nominatifs et non échangeables ou transférables.

On pourrait envisager des dérogations pour les personnes en urgence vitale (qui doivent prendre l'avion pour aller se faire soigner), ou dont le métier justifie réellement un déplacement en avion : secouristes, soignants, militaires... Mais certainement pas pour Jean-François CAC40 qui dois aller signer des contrats à New-York, ni pour les diplomates et politiciens en "visite de courtoisie". Démerdez-vous comme tout le monde, ou mieux encore, utilisez les outils de ce fameux "monde digital" dont vous aimez tant nous vanter les mérites.

Et pour tout ceux qui veulent juste "voir le Monde", ce sera un voyage toutes les XX années, et si ton crédit est épuisé, eh bien il faudra attendre de l'avoir suffisament "rechargé".

Le rénoncement : l'exemple des jeux vidéos.

J'adore les jeux vidéos.

C'est un objet culturel que j'ai vu naître et grandir en même temps que moi, et qui m'a enrichi à de nombreux niveaux sur le plan personnel.

Cependant, j'ai bien conscience que l'industrie des jeux vidéos est devenue très néfaste, notamment à cause du développement des jeux en ligne et du modèle du "tout dématérialisé", pour lesquels des milliers de serveurs informatiques et d'infrastructures tournent à plein régime en permanence.

On pourrait également parler du marketing colossal déployé pour les gros jeux dits "triple A", des enjeux de l'E-sport et du pro-gaming devenus démesurés, ou encore du problème des pathologies aggravées par les jeux vidéos (addiction, désociabilisation, commautés de joueurs toxiques dans lequelles de stupides batailles d'ego finissent parfois en drame #swating...).

Bref, j'aime les jeux vidéos malgré toutes les mauvaises choses qu'ils peuvent engendrer.

Eh bien si on me dit : "Maintenant, les jeux vidéos, il faut arrêter définitivement, ou au moins sérieusement en réduire l'usage", j'adhérerai sans problème à cette injonction, du moment où je sais qu'elle aura un impact positif à l'échelle globale.

De la nuance, s'il vous-plaît.

Je parlais des effets néfastes de jeux vidéos, et notamment des effets sur les comportements.

Je reviens dessus parce que c'est important de préciser que les troubles et pathologies parfois constatés chez les personnes qui jouent aux jeux vidéos, ne sont pas spécifiquement provoquées par les jeux vidéos.Une chose n'est pas foncièrement bonne ou mauvaise, tout dépend de ce qu'on en fait.

Au final, la question est donc non seulement de savoir si une chose apporte plus de mal que de bien, mais aussi à quelle échelle. Si cela touche une dizaine de personnes, bon, c'est dommage, mais le problème prend une tout autre dimension lorsqu'il commence à concerner des millions de personnes.

"Oulala, encore un nazi de l'écologie qui veut nous dicter comment on doit vivre".

De la même manière qu'on ne laissera pas un gamin se gaver de bonbons jusqu'à s'en rendre malade, nous autres, soit-disants "adultes", avons aussi parfois besoin qu'on nous pose des limites.

Mais dans le cas présent, ces limites, ce n'est pas moi qui les pose, c'est le système "Terre", dont nous sommes tous dépendants.

Et les limites du système "Terre", on les a déjà atteintes.

#LaGrosseBouleBleue

LaGrosseBouleBleue

La religion des compétitions sportives.

Le mot "sport" semble posséder de puissants pouvoirs. Alors qu'en réalité, à l'instar de mots tels que "démocratie", "devoir de mémoire", "solidarité"... qui sont utilisés en permanence, mais dont toutes nos actions contredisent le sens, le mot "sport" est lui aussi devenu un "terme fédérateur creux".

Le mot "sport" annihile automatiquement toute capacité de réflexion chez certaines personnes.

Et pourtant, remettre en question les grands événements sportifs, ce n'est PAS être contre la pratique des sports. C'est même le contraire en réalité !

Réfléchissez-y un instant :

Les grands événements sportifs ne concernent finalement qu'une poignée d'individus (les participants), qui vont effectivement pratiquer pendant l'événement.

Et qu'est-ce qu'on a majoritairement autour ?

Des gens qui vont aussi pratiquer ?

Non, on a des spectateurs / consommateurs.

Les Phryges, les mascottes officielles des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Cerains invoqueront le fait que "Mais tu comprends, ces grands sportifs et sportives sont des modèles, qui vont inspirer tellement de jeunes à s'engager dans une pratique sportive saine et pleine de bonnes valeurs".

Un non-argument quand on considère que certes, le fait d'avoir des icônes qui nous inspirent peut être un moteur, mais ce n'est cependant pas cela qui va nous pousser à pratiquer un sport sur le long terme. C'est simplement le plaisir qu'on éprouve à le pratiquer.

Et puis vous m'excuserez, mais le délire de la starification des athlètes, devenus de véritables panneaux publicitaires pour des marques de modes, d'équipements sportifs, etc, bordel, c'est ça les "valeurs du sport" ?

Un petit tour sur le site de Forbes peut à ce titre s'avérer utile pour se rafraîchir la mémoire :

FORBES : sportifs les mieux payés au monde, une année de tous les records

Quelques exemples volontairement exagérés pour finir d'appuyer mon propos :

Est-ce qu'au prétexte que "c'était la passion de certaines personnes" on aurait dû continuer à autoriser les safaris au cours desquels des espèces menacées sont tuées ?

Est-ce qu'au prétexte que "c'est moins cher à fabriquer comme ça", on aurait dû continuer à autoriser l'utilisation de substance cancérigènes dans l'industrie agro-alimentaire ?

Est-ce qu'au prétexte que "c'est un rouage essentiel de l'économie", on aurait dû continuer à soutenir l'industrie de l'armement et à vendre des armes à feu qui ont déjà provoqué plus de 200 tueries de masse au Etats-unis depuis le début de l'année 2023 ?

Merde, on continue...

Arrivé à ce stade...

...Olympique. LOL. OK, je sors.

Si vous êtes un inconditionnel, un aficionado de gros événements sportifs tels que le Tour de France, les Jeux Olympiques, les Coupes de Football ou le rally Paris-Dakar, et que vous êtes arrivés à ce point de l'article, déjà, bravo.

Mais en principe, vous devez soit vous sentir un minimum agressé, soit dans un état de dissonance cognitive assez inconfortable.

Alors oui, je sais déjà comment ça va probablement se passer :

"Ouais, ben j'l'encule, et moi j'vais quand même regarder les retransmissions en direct des JO 2024, parce que c'est un rendez-vous auquel je suis attaché, et que de toutes façons, que je cautionne ou pas, ça changera rien."

Et c'est bien parce que des millions d'autres personnes vont aussi réagir comme ça qu'en effet, rien ne changera.

Mais outre ce constat, les amis, vous avez quel âge ?

Êtes-vous des adultes solides et structurés, ou avez-vous la fragilité affective d'un nourisson de six mois ?

Les Jeux Olympiques, le Tour de France, les 24 Heures du Mans, le Super Bowl... ces événements sont des doudous affectifs, qui nous raccrochent au "monde d'avant", rien de plus.

Il est temps de considérer ces "événements" sportifs pour ce qu'ils sont réellement : Des rituels qui, de par leur nature récurrente et cyclique, constituent un point d'ancrage rassurant et réconfortant pour le "public", dans un Monde qui se casse la gueule à une vitesse exponentielle.

Paradoxe absolu.

Toujours pas convaincus ?

Alors voici un argument qui séduira sans doute les partisans de la politique sécuritaire :

Organiser un événement tel que les JO 2024, à Paris, dans le contexte géopolitique global actuel, c'est ni plus ni moins dessiner une grosse cible en plein cœur de la France.

Au programme :

  • Multiplication des fraudes et traffics générés par l'affux massif d'un public d'origine internationale.

? Risque accru d'attentats.

  • Risque de mouvements de foules (paniques, piétinements de personnes, mini-guérillas urbaines entre supporters...).
  • Paralysie partielle et perturbation des infrasctuctures (difficultés pour circuler, y compris pour les services d'urgences et d'aide aux personnes).
  • Une mobilisation massive des personnels de sécurité, de secours et de santé, au détriment d'autres zones géographiques déjà en situation de pénurie d'hommes et de femmes pour protéger, secourir, et soigner la population.

Magnifiques simulations des infrastructures... On a hate d'y être.

Un problème étendu à tous les autres gros événements.

Je ne voudrais pas donner l'impression de faire un dossier à charge contre les événements sportifs en particulier. Si j'ai choisi cette catégorie, c'est qu'elle est emblématique, tant par sa popularité que par tous les enjeux qu'elle implique. Mais soyons clairs :

Tous les événements récurrents qui, dans leur forme actuelle, génèrent de gros rassemblements, consomment d'énormes ressources, et qui ont lieu sur des durées très courtes, devraient aujourd'hui être sérieusement remis en question.

Rien qu'en France, cela concernerait entre autres les célébrations du 14 Juillet, le Festival de Cannes, ou encore Roland-Garros...

En gros, il conviendrait de réduire fortement la voilure sur tous les événements qui se sont transformés en de véritables marques, en des produits touristiques, à grand renfort de marketing et de partenariats avec des sociétés privées, et dont les enjeux financiers totalement déraisonnables sont l'unique moteur.

J'exclue de cette liste tout ce qui concerne les rassemblements populaires locaux, qu'ils soient historiques ou non, puisque que le problème porte essentiellement sur l'échelle à laquelle se produisent les événements.

Le carnaval traditionnel ou le festival de musique d'une petite commune ne constituent pas des machines de destruction massives, et qui en plus participent à créer du lien social de proximité.

Quelles alternatives pour les personnes qui dépendent du secteur du tourisme et des loisirs de masse ?

Très bonne question.

Une partie de la réponse consiste, pour chacun de nous, à accepter l'idée de se préparer à changer de métier, à un moment donné.

Pour ma part, je suis infographiste depuis 20 ans. Eh bien comme pour l'exemple des jeux vidéos, si demain on me dit "Stop, on arrête ce métier car son impact est trop négatif" (ce qui est le cas), et qu'on me propose une alternative viable assortie de la formation nécessaire, je signe immédiatement.

Et pourtant, j'adore mon métier (la création visuelle), mais j'ai conscience qu'il n'est pas vital pour la société. Quoique... tout dépend des tenants et aboutissants. Disons qu'actuellement, les clients pour lesquels je travaille ne sont pas forcément les plus vertueux, mais surtout, ils sont totalement figés dans "le monde d'avant" et ils croient dur comme fer à "la transition écologique et énergétique". Trop naïfs ou trop menteurs ? Un peu des deux je crois.

Bref.

Les métiers de demain, ne sont pas que dans la tech' et le web.

Nous n'allons pas avoir besoin d'influenceurs ou d'experts des réseaux sociaux.

Nous allons avoir besoin de personnes qui maîtrisent l'agriculture et la construction traditionnelle, la mécanique de base, la chimie et la pharmacologie, etc...

Nous n'allons pas avoir besoin de pilotes de course, ou de champions de ski acrobatique.

Nous allons avoir besoin de personnes pour éduquer nos jeunes et assister nos anciens.

Nous n'allons pas avoir besoin de gestionnaires de fonds et de traders.

Nous allons avoir besoin de bras dans la production alimentaire, l'industrie, la technique et le concret.

Nous n'avons pas besoin de la 5G et d'écrans incurvés.

Nous avons besoin de moyens pour accéder à des soins de santé, de manière égale pour toutes et tous.

Les . putains . de . priorités.

Personnes armées de smartphone Champs Elysées nouvel an

Oui, certains vont y laisser des plumes.

Mais ce n'est pas un problème, loin de là.

Si on se débrouille bien, ce sont eux qui vont bien galérer dans les années à venir :

FORBES : Classement des milliardaires en France (2023)

Mais il faut qu'on se dépèche un peu pour ça, certains n'étant plus tout jeunes (mais pas d'inquiétude, les héritiers sont déjà sur les rangs...).

Le mot de la fin.

Vous l'aurez compris, le fait de remettre en question les JO 2024 ouvre sur bien d'autres problèmes.

Et c'est toute l'idée derrière ce type d'article : sortir d'un mode de pensée "en silos", et adopter une approche multi-systémique des problèmes actuels.

Se questionner sur les JO, c'est se questionner sur nos modèles de sociétés, sur notre responsabilité et nos attentes en tant qu'individus faisant partie d'un collectif.

Et vous voyez, finalement on revient sur les valeurs du sport : le dépassement de soi et l'importance du groupe et de la bonne entente.

La boucle est bouclée.

Quand tout ce que nous laisserons à nos enfants ne sera qu'une terre brûlée, la seule eau que nous aurons à boire aura un goût amer, celui de nos larmes.

Il faudra alors expliquer à nos descendants que manifestement, "fêter le sport" était plus important que d'assurer notre survie à tous.

COMPLÉMENTS D'INFORMATION :

Rapport de la Cours des comptes au Parlement "L’ORGANISATION DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES DE PARIS 2024" (Article 29 de la loi n° 2018-202 du 26 mars 2018) de janvier 2023 :

https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-01/20230111-JOP-Paris-2024.pdf

Financement du CIO : olympics.com/cio/le-financement

Préparatifs des JO 2024 à Paris : "On est dans les temps" • FRANCE 24

Addendum 07/01/2024 :

Expropriations illégitimes et flambée des tarifs des hôtels et locations.

Parce que c'est aussi ça la beauté du sport : exproprier des personnes de leur demeure, raser des infrasctructures, et assister à une envolée sauvage des prix des hôtels et locations, malgré la promesse de "contrôles renforcés" par la Répression des fraudes (qui déplore paradoxalement depuis des décennies le manque de moyens et de personnes qui lui sont aloués pour correctement assurer ses missions).

Il faut quand même prendre conscience de la portée du truc : on est allé jusqu'à créer un texte de loi spécifique pour l'organisation de ces Jeux Olympiques :

LOI n° 2018-202 du 26 mars 2018 relative à l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024

Certains avocats se sont penchés desssus, notamment concernant le volet sur le recours à la procédure d’expropriation en extrême urgence :

"Le Conseil constitutionnel, dans sa décision 89-56 du 25 juillet 1989, avait pourtant semblé restreindre l’usage de la procédure d’extrême urgence aux terrains non bâtis. La loi sur les JO 2024 pourrait donc être contestée sur ce point : sa constitutionnalité fait question."

Et je rappelle que pendant ce temps-là, rien pour la santé, rien pour l'éducation, rien pour le logement et l'insertion sociale. Non. On met des gens à la rue, on rase des quartiers et on coule des tonnes de béton. Pardon, je voulais dire de "matériaux de construction éco-responsables".

Le véritable enjeu de ces JO, c'est les marchés qui vont avec :

Paris 2024 : Appels d'offres et consultations en cours

Récapitulatif des publications de marchés JO Paris 2024

Bref, encore une fois, tout cela n'est pas vraiment dans l'esprit "Pierre de Coubertin" (dont certaines doctrines sont d'ailleurs très questionnables).

Sources :

JO 2024, expropriation sans indemnité juste et préalable ?

Paris 2024 : En Seine-Saint-Denis, faut-il plier bagage pour faire place nette au village olympique ? (2019)

Paris 2024 : flambée des dans les hôtels. JO 2024 : le bal des expropriations en Ile de France. (12/2023)



Auteur : ©Solynk - Nicolas-Thonney - 2023